Brenda est membre d’une super assoce qui transforme les jeunes en citoyen·ne·s ! Elle participe aussi à la cellule culture de cette association. Passionnée, avide de culture, elle souhaite que tout le monde puisse – y compris – celles et ceux qui ont moins de moyens puissent y accéder !
Les ambassadeurs
Il y a un an et quatre mois, du haut de mes 17 ans, je suis officiellement rentrée dans l’organisation de jeunesse « Les ambassadeurs d’expressions citoyennes ». Ce fut l’une des meilleures décisions de ma petite vie. Cette organisation ayant pour but de donner la parole aux jeunes, de créer des écoles plus citoyennes, d’aider les jeunes en décrochage scolaire m’a chaleureusement accueillie. J’y ai rencontré de nombreuses personnes et, au début, je ne trouvais pas ma place. C’était une microsociété dont je ne connaissais ni les codes, ni les mœurs. Au bout d’un certain temps, à force d’aller “au bureau”, le lieu de prédilection des ambassadeurs, je me sentais enfin chez moi. Les mois passèrent et on me proposa d’intégrer la cellule culture. Celle-ci avait pointé le bout de son nez il y a peu et avait pour but de montrer aux jeunes que la culture était également faite pour eux, pour tou·te·s les jeunes. Après avoir longuement réfléchi, approximativement deux secondes, j’avais pris ma décision et, avec un sourire jusqu’aux oreilles, je répondis : « Oui ! ». J’allais pouvoir partager ma passion pour l’art aux jeunes.
Donner l’envie
Pour ce faire, je me suis interrogée sur comment je pouvais donner envie aux jeunes d’assister à des expositions, de visiter des musées, de participer à des vernissages. Tout simplement comment faire en sorte que la jeunesse s’intéresse plus à l’art et à ce qui en découle. Et là, ça a percuté : il ne fallait pas simplement donner envie aux jeunes d’aller à des expos, il fallait également leur montrer qu’ils et elles y avaient leur place. Effectivement, nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui considèrent l’art hors de leur portée. Pourquoi ? Pour des raisons financières, sociales ou socioculturelles …
On analyse
Commençons par le côté financier : tous les jeunes n’ont pas les moyens de s’offrir une place à 15 € pour aller voir une exposition. Cette réalité crée un fossé entre l’enfant et/ou l’adolescent et la culture. Certes, il existe les « premiers mercredis du mois gratuits » et les « musées gratuits pendant les vacances pour les étudiant·e·s », mais cela ne va pas changer la donne. Peut-être que la phrase « ça coûte trop cher, désolé mais tu ne pourras pas y aller mon fils / ma fille » est gravée en eux.
Continuons avec le côté social : je viens d’un milieu où la culture est mise en avant. Un milieu qui me permet de me sentir à mon aise lorsque je vais visiter une expo ou un musée. Tout simplement, parce que ça fait partie de mon quotidien depuis ma plus tendre enfance. Malheureusement, nous n’avons pas tous et toutes la même chance. En effet, les enfants venant de famille n’ayant pas pour habitude d’aller au musée, de parler d’art, de musique etc. ne se sentiront pas à leur place, parce que face à eux et elles, ce sera l’inconnu. Elles et ils devront sortir de leur zone de confort et oser mettre un pied dans ce nouveau monde s’offrant à eux. Ça peut faire peur, ça peut intimider et ça peut même faire fuir.
Terminons avec le côté socioculturel : disons-le tout simplement, j’ai la chance d’être blanche de peau dans notre société. Les regards, les insultes, les fouilles et tout ce qui s’ensuit ne fait pas partie de mon quotidien. Je ne sais pas ce que c’est d’être contrôlée ou bien même d’être constamment surveillée à cause de ma couleur de peau. Ces comportements déplacés, qui appartiennent à un tout autre débat, répugnent et repoussent certain·e·s, ne leur donnent pas envie de visiter quoi que ce soit et je les comprends. Il est impossible pour elles et eux de se sentir à l’aise dans un lieu où la surveillance est permanente. Ces lieux ont eux aussi encore beaucoup à apprendre.
Des idées pour rendre la culture plus accessible ?
Parlons maintenant de positif, autrement dit de solutions que l’on pourrait apporter pour changer tout ça. De nombreuses possibilités s’offrent à nous mais je vais n’en développer que trois. Premièrement, nous pourrions donner plus de budget aux écoles ayant des difficultés financières à la base ou ayant des élèves possédant des difficultés financières. Ça permettrait d’amener des jeunes défavorisés par leur milieu social à se sentir à l’aise dans les musées, les expositions, etc. Deuxièmement, nous pourrions créer un « pass étudiant » pour les musées. Le prix de celui-ci serait abordable pour tout public et donnerait la possibilité à une multitude de jeunes de se rendre régulièrement dans ces lieux de cultures. Enfin, troisièmement, nous pourrions créer un système « d’une place achetée, une place offerte ». Ainsi, soit les jeunes pourront diviser le prix de la place par deux et payer chacun la moitié, soit, si l’un des deux est plus aisé, il pourra payer la sienne et y amener un ami n’ayant, lui, pas les moyens.
Ça changera !
Je suis convaincue que les choses peuvent changer. Notre société a évolué et continue d’évoluer de jour en jour. Les idées de musées gratuits sont de bonnes initiatives, mais ce n’est pas suffisant. Il faut redoubler d’effort si l’on veut réellement, un jour, pouvoir dire : « la culture est accessible à tous ». Ce slogan existe déjà cependant, comme vous avez pu le remarquer, il n’est pas tout à fait vrai.
Auteure : Brenda, 18 ans, Bruxelles
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R
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