Sur Scan-R, on a déjà publié des témoignages de jeunes femmes devenues mamans. Malika par exemple, nous parlait du chemin de la maternité. Fiona, c’est l’inverse. Elle n’est pas maman mais sa maman était très jeune quand elle est née.
Arrivée tôt …
Ma maman m’a déjà dit que j’avais changé sa vie, car à la base, je n’étais pas prévue. D’après le médecin, elle devait se faire opérer. Mais, après une prise de sang, on a compris qu’elle était enceinte. Eh oui, elle attendait une fille, elle était enceinte de 4 mois et demi. Elle n’avait que 18 ans, mais elle a très bien pris la nouvelle, entre autres parce qu’elle avait mon papa. Ils avaient déjà une maison qu’ils louaient à l’époque. Comme ma maman avait travaillé en tant que baby-sitter quand elle était étudiante, elle était donc très au courant des responsabilités que représentait un enfant. Elle s’en est bien sortie avec l’école, car elle a suivi un apprentissage de vendeuse.
… dans de bonnes conditions
On ne dit pas assez à l’école qu’un bébé n’est pas une poupée. Ça change une vie. Cela engendre des responsabilités, des couts, et c’est un peu comme un poids à porter, car si tu as un enfant lorsque tu es toujours en secondaires, tu n’as pas de revenus, ni de logement à toi. Ça fait donc deux personnes pour lesquelles une jeune maman doit pouvoir subvenir aux besoins : le bébé et elle-même. Alors, sans travail, vous êtes dépendante de vos parents. Mon papa travaillait. Ils avaient donc un chez eux et ma maman était apprentie. Ils n’étaient donc, heureusement, pas sans ressources. Il est vrai qu’ils ont également eu la chance d’avoir mes grands-parents qui ont bien réagi, car ils avaient vécu la même chose.
Un bébé n’est pas une poupée
Même si j’ai toujours rêvé de devenir une jeune maman, moi, je connais les conséquences. Ma grand-mère a donné la vie à 17 ans et ma maman m’a eue à 18 ans. Je connais les responsabilités que cela engendre. Elles m’en ont un peu parlé et ensuite, j’ai regardé énormément de reportages sur ce sujet, car je m’y intéresse beaucoup au vu de mon histoire. Je n’ai que 13 ans, mais j’aimerais mettre en garde mes semblables de 14,15,16 ans qui veulent un enfant. Sachez que c’est un vrai travail à temps plein d’être mère. Certes, c’est mignon, adorable, un enfant, mais des millions de femmes pourront vous dire que ce n’est pas tout rose. Il y a des hauts et des bas… entre les imprévus de la grossesse, de l’accouchement, sans oublier que le père de l’enfant peut vous lâcher à n’importe quel moment… Donc, retenez qu’être maman est un réel boulot et non une plaisanterie.
Aux mamans d’hier et de demain
Maintenant, j’aimerais faire passer un petit message aux filles qui font ce choix (ou non), vous devez gérer les filles ! Si vous faites ce choix, je vous soutiens à 100%. Vous faites face aux préjugés et faites preuve de maturité. Si c’est un accident et que vous avez du mal à accepter votre bébé, et que vous voulez le garder, faites tout votre possible car votre enfant vous le rendra. Certains nourrissons sont issus de viols, alors deux fois plus de courage à ces mamans-là qui, pour moi, sont des survivantes. Aujourd’hui, j’ai énormément de complicité, aussi bien avec ma grand-mère qui a 56 ans qu’avec ma maman qui a 31 ans. Je pense que cette relation si forte que j’ai avec elles est due à la différence d’âge aussi faible. Donc, vous voyez, même si ce n’est pas l’idéal d’avoir une enfant très jeune, il y a quand même des côtés positifs !
Auteure : Fiona, 13 ans, Bomal-sur-Ourthe
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance
Et d’autres décryptages
Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles
Scan-R est soutenu par