Vous est-il déjà arrivé·e de vous sentir dans un mauvais mood, anxieuse ou anxieux, stressé·e après avoir regardé un film, un reportage ou encore après avoir entendu une histoire ? Si oui, et c’est Jessica qui vous le dit, vous n’êtes pas seul·e !
Tout me bouleverse
Je m’appelle Jessica, j’ai 24 ans et je suis quelqu’une de nature sensible et très émotive. Je me souviens d’un jour où j’étais au téléphone avec des amies et l’une nous racontait l’histoire d’un garçon de 7 ans qui se faisait taper et séquestrer par sa mère : c’était un enfant non désiré et qui, finalement, en est mort. Je vous passe les détails mais quand elle a terminé son histoire, j’en avais les larmes aux yeux et je me suis sentie mal toute la soirée alors que mes amies ont su très rapidement changer de sujet. En réalité, je me suis sentie mal car quand elle racontait l’histoire, je me mettais à la place du garçon pour vraiment comprendre l’histoire et de ce fait, j’ai ressenti un mal-être profond en moi.
Partager les sentiments des autres
L’empathie est une qualité mais celle-ci n’est pas toujours nécessairement facile à porter. Si une personne est de bonne humeur, une personne empathique va recevoir ces bonnes énergies et être de bonne humeur. À l’inverse, quand quelqu’un va très mal ou passe par une mauvaise phase de sa vie et qu’elle communique avec une personne empathique, celle-ci va assimiler toutes les ondes négatives et les ressentir pour, au final, se sentir mal, triste voire parfois déprimée.
Mal à cause d’un film
Si je vous parle de ça, c’est pour partager mon vécu et peut-être rassurer une personne qui, comme moi, pourrait se demander pourquoi elle ressent les choses si intensément. Je me rappelle très bien de la première fois où j’ai compris que j’avais énormément d’empathie. J’avais 17 ans et j’ai regardé le film « Lolita » (1) dans lequel une fille de 11 ans perd sa maman et doit vivre avec son beau-père que sa mère venait juste d’épouser. Le beau-père tombe amoureux de la petite Lolita et, de là, naît une relation incestuelle beau-père – belle-fille. Même si je sentais que ce film me rendait triste et en colère, je continuais à le regarder par curiosité. Après avoir fini le film, je me suis sentie mal à en faire des cauchemars pendant plus d’une semaine. Je ne supportais pas l’idée qu’une fille puisse être sous le pouvoir de son beau-père qui profitait d’elle. Car même si, ici, il s’agit juste d’une fiction, cette réalité existe bel et bien et j’avais du mal à accepter cela. Du coup, je me suis dit que j’allais arrêter de regarder des films qui me rendaient mal. Mais ma curiosité est parfois plus forte. Quand on est empathique, on a cet aspect d’adorer l’être humain et de vouloir le comprendre et l’aider.
Vivre avec
Je veux donc donner un conseil que je me donne également à moi-même : si vous voulez absolument voir un film, un documentaire ou encore une série qui, vous le savez, sera difficile à regarder pour vous, faites-le en journée, avec quelqu’un et de préférence pas en hiver. Si cela ne marche toujours pas, arrêtez de regarder des choses qui peuvent vous rendre mal. C’est une qualité d’être sensible et d’avoir de l’empathie, donc ne la retournez pas contre vous.
Sorti en 1962, Lolita est un film du réalisateur Stanley Kubrick (USA, 1928-1999). Ce film est basé sur le livre de Vladimir Nabokov (Empire de Russie 1899 – Suisse 1977). Pour certains, dont le professeur français Alexander Leroy, ce film donne une image étrange et totalement innaceptable de la pédophilie. L’idée du film est que l’adulte est complètement innocent ou étrangé à la pédophilie. Il répond à une demande de l’enfant.
Auteure : Jessica, 24 ans, Bousval
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance
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