L’année passée, Nina a eu une bien mauvaise surprise, elle a redoublé… En cette fin d’année, chamboulée par le coronavirus, elle a très peur de revivre cela. Dévorée par le stress, elle attend.
Retour à l’école ?
Mardi, 19 mai, 10h. J’ouvre les yeux. Je ne me sens pas très bien, j’ai la boule au ventre. Suite à la suspension des cours à cause du coronavirus, je me suis habituée à travailler de la maison. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, je vais savoir si je dois retourner à l’école. Dans mon école, le directeur envoie un message aux élèves qui doivent retourner en cours : ceux qui ont été en difficulté durant l’année.
Recalée …
Il est midi, je mange ma tartine. Je reçois une première notification sur le groupe de la classe,… Le stress monte un peu plus, c’est un message de Maxime. Il demande si les appels aux élèves ont déjà été passés. La réponse de Margaux me rassure, elle annonce que les appels pour les quatrièmes secondaires ne commencent qu’en début d’après-midi. Les mauvais souvenirs remontent à la surface en cette longue journée d’angoisses. Je me vois une année en arrière, quand j’attendais d’avoir mes résultats de fin d’année. Ce jour-là, je rejoins ma maman à son travail avec un grand sourire mais je vois que ce sourire n’est pas réciproque. De la part de ma maman, de nature très souriante, cela m’a étonné et j’ai compris qu’il y avait quelque chose d’anormal. Ne pensant pas une seule seconde que ça pouvait être en rapport avec ma fin d’année, je lui dis en riant: “Alors, l’école a téléphoné?” Je m’attendais à tout sauf à un oui. Au début, je pensais à une mauvaise blague mais vue l’émotion sur son visage, j’ai compris que ce n’en était pas une. Il était 15h quand j’ai appris cette nouvelle et plein de questions me sont passées par la tête. Je faisais à présent partie des personnes qui recommençaient une année scolaire. Qu’est-ce que les autres allaient penser de moi ? Comment réagirais-je en voyant mes copines dans une année supérieure ?
Retour à la réalité !
Pour me détendre, ou pour essayer, je décide de rester sur mon téléphone et de parler à mes amies. Ça fait maintenant plusieurs heures que je suis sur les écrans, je décide donc de lâcher celui-ci et de rejoindre mes parents au salon. Mais soudain mon téléphone s’allume et je vois que j’ai reçu un message de mon éducateur. Le stress grimpe encore et je décide d’ouvrir le message. En regardant ce qu’il m’a envoyé, je souris bêtement. C’était simplement un message pour me dire d’aller rendre ma clé de casier avant la fin de l’année. Il est maintenant 16h, je demande à Maxime s’il a reçu des nouvelles du directeur. Il m’annonce que, malheureusement, il fait partie des élèves qui retournent à l’école. L’anxiété accumulée depuis le réveil continue à monter encore et encore. Il est 17h32, je bois mon thé chaud et à nouveau, le téléphone de ma maman sonne.
Ma vie ne tient qu’à un (coup de) fil…
J’ai peur que ce soit l’école, mais j’entends au ton de sa voix que c’est mon frère au bout du fil. Je ressens un stress immense pendant cette journée parce que je sais pertinemment que si on m’annonce que je dois retourner à l’école, ma fin d’année est en danger. Je ne veux absolument pas revivre le même scénario qu’un an auparavant. Le temps passe et je ne reçois toujours pas de nouvelle de l’école.
J’apprends que tous les appels ont été passés, je peux enfin relâcher la pression. On m’appelle pour aller manger, je suis fière d’annoncer à mes parents que je ne dois pas reprendre le chemin de l’école pour le moment. Est-ce que je serai en cinquième l’année prochaine? Je l’espère !
Auteure : Nina, 15 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance
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