La vie ne s’arrête pas, le temps file et ne nous attend pas. Le plus souvent, je cours derrière, j’essaye désespérément de le rattraper. Même parfois, de le devancer. Mais je m’épuise. Petit à petit mon cœur lâche, mes jambes fatiguent et mon corps refuse d’avancer. Mais il n’y a pas que ça. De temps en temps, il vient sans prévenir, il nous tombe dessus. Ou je devrais plutôt dire, il nous effleure.
Ces moments hors du temps où l’horloge s’arrête de tourner. C’est cette nuit où vous vous êtes parlés jusqu’à l’aube, perchés sur un toit, regardant les étoiles. Ou encore cette fois-là, ce matin léger, où blottie dans ses bras, doigts entrelacés, je me suis autorisée à oublier ce temps qui file entre nos mains. C’est cette musique, où pendant 3 minutes 54 secondes exactement du cadran de l’horloge de la cuisine qui fait tic-tac sans arrêt, qui a décidé de me laisser tranquille comme pour reprendre mon souffle après une course effrénée qui ne s’arrêtera pas. Ou qui s’arrêtera un jour et ce jour sera toujours trop tôt… ou trop tard. Mais ça, on ne préfère pas y penser. Ce moment hors du temps où tu ne bouges plus de peur qu’il s’arrête. De peur de percer cette bulle intemporelle qui te chuchote à l’oreille que tu es ta seule priorité.
Mais voilà que mon téléphone retentit à l’autre bout de la pièce. 11h45, tic-tac l’horloge se remet à fonctionner. 2 appels manqués de maman. Merde, je suis en retard.
Auteure : Armelle, 18 ans, Bruxelles
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.