Scan-R, dès le départ, essaye de donner la parole à chacune, à chacun, à tout le monde ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un témoignage. On a donc décidé d’en rassembler plusieurs. Voici donc les témoignages de Sacha, Dylan, Héloïse et Wiliame.

Engagement, fidélité, loyauté et sincérité : les piliers d’une vraie relation par Sacha, 18 ans, Bruxelles

Je vais vous parler de quelque chose qui est très important pour moi : l’engagement ! Depuis longtemps, j’ai cette envie de m’engager à fond dans tout ce que je fais, au niveau des relations, de ce que j’entreprends. Pour moi, cet engagement doit servir à aider les autres, à être utile pour des personnes qui ont besoin de soutien. Par exemple, j’ai toujours voulu travailler dans le secteur du handicap car pour moi ces personnes ont le plus besoin d’aide et aujourd’hui c’est ce que je fais grâce au service citoyen. De plus, j’ai réussi à trouver un travail à côté qui me permet de soutenir des ONG qui aident des personnes dans le besoin. Pour revenir sur cette notion qui m’est chère, il est important de préciser comment ça fonctionne selon moi. Mon engagement doit se faire avec motivation et détermination. Étant donné que je veux aider au mieux, il est primordial de faire chaque chose à fond ! D’autres notions se rattachent à cet engagement : la fidélité, la loyauté et la sincérité. Ces trois valeurs sont liées, et l’une ne peut fonctionner sans l’autre, d’après moi, ce sont les trois bases d’une relation de confiance. Étant donné que je veux travailler avec des humains, cela va forcément m’amener à construire des relations. Je me dois d’être fidèle, loyal et sincère envers les personnes avec lesquelles je construis ces échanges. Mais avant tout, je me dois de l’être envers moi-même pour pouvoir l’être avec d’autres. De mon point de vue, cette confiance est la base d’une relation humaine stable, sans cet élément important la relation s’effondre. Donner ma confiance à quelqu’un n’est pas un problème, le principal est que ce quelqu’un ait confiance en moi.

Le racisme par Dylan, Bruxelles

Venant d’un milieu modeste et étant typé métissé, j’ai subi divers altercations malencontreuses. Ce n’est pas très facile. Surtout parce que le reste de ma famille est blanc, caucasien. Petit, à cause de cette différence de peau entre le reste de ma famille et moi, je ne savais pas m’y rattacher. Vous penserez que j’ai subi beaucoup de racisme envers la couleur noire de ma peau, mais pas que … On me critiquait juste pour ma couleur de peau différente. Je n’étais qu’un blanc pour un noir et qu’un noir pour un blanc. Dès lors, je me suis très vite adapté à cela. J’ai même commencé à en rire : ce que les autres disent n’a généralement aucun sens.

Il y a toujours des moments difficiles quand tu es typé métissé. Quand tu rentres dans un magasin, souvent le garde te regarde. Plusieurs fois, j’ai été contrôlé à la sortie. Au contraire de mes amis, je n’ai jamais rien volé. Eux, alors qu’ils avaient tout le magasin dans les poches, ne se faisaient point contrôler. Mais bon, le monde est comme ça ! Je l’ai appris quand j’étais petit. À 9 ans, je me baladais avec ma famille. Quelqu’un a alors hurlé dans la rue en me voyant : “sale macaque retourne dans ton pays !”. Ouaip, ça marque … Avec du recul, cette personne devait bien avoir un grain. Autre exemple, c’est une vieille dame à laquelle j’avais proposé mon aide. Elle avait accepté sans broncher jusqu’au moment où, levant la tête, elle a vu ma couleur et a refusé, catégoriquement, que je l’aide. J’ai compris un truc avec tout ça : la plupart des personnes sont juste craintives et ne cherchent, malheureusement, pas plus loin que le bout de leur nez.

Travail avec des candidat·e·s réfugié·e·s par Héloïse, Bruxelles

Depuis peu, je travaille à la Croix-Rouge essentiellement avec des personnes ayant fui leur pays pour diverses raisons qui leur appartiennent et qu’on ne jugera pas. Enfin, qu’on ne devrait pas juger. Oui, le jugement moral est tellement humain avec son lot d’inhumanité … En même temps, on oublie trop vite les effets d’une exposition permanente à ces jugements moraux. Les personnes qu’on tente, comme on peut, de soulager quelques instants en font l’expérience non-stop. Mes collègues, toutes nationalités confondues, aussi. Moi aussi. Et purée, on en a tous marre ! Marre que le droit à la dignité, de base, est rendu impossible et inapplicable par la politique européenne. Marre d’être réduits à proposer des solutions éphémères, un hébergement pour une nuit, quelques heures au chaud, quelques repas çà et là … Marre d’en venir à dire ces « je sais » impuissants et pour certains, comme moi, à moitié honnêtes, quand on n’a pas toujours le temps et que dès lors on ferme la conversation. Oui parfois la frontière entre « Je sais » et « Ta gueule » est fine, et on s’en rend compte, et on a la boule au ventre, et on tentera de rattraper quand on aura de nouveau du temps pour … simplement parler.

L’unité pédopsychiatrique par Wiliame, 12 ans, Bruxelles

Il est 8 h du matin, une éducatrice vient nous réveiller puis quitte la chambre. Je suis toujours debout la première. Car oui, je partage ma chambre avec quelqu’une, une super colloc ! Je me lève, je lui dis bonjour, elle me répond de même et notre journée commence. Dans cette chambre. Chambre, dans laquelle je trouve mon lit assez petit, j’aurais bien aimé en avoir un plus grand, j’ai, heureusement, un grand bureau ! Il y a aussi un rideau qui sépare nos deux côtés de la chambre. Au-dessus de mon lit, il y a des petites lumières que j’ai accrochées moi-même et des mangas que j’ai posés sur mon étagère. Les murs sont blancs avec des petits motifs, sûrement pour ne pas faire trop vide … Même si j’ai déjà mes mangas, j’aurais aimé avoir une petite armoire avec plein de livres à lire à l’intérieur. Une fois bien réveillée, je m’habille, me coiffe, fais mon lit tout en discutant avec ma colloc. Puis, je pars dans le salon pour voir s’il y a déjà les plateaux où on trouve notre déjeuner. Mais la plupart du temps ils ne sont pas encore là… J’aimerais tellement me réveiller et trouver de l’eau fraîche et un bol de fruits frais sur ma table de nuit pour pouvoir en manger toute la journée ! Mais bon, le plateau déjeuner n’est toujours pas là alors je demande mon téléphone, car je sais qu’à la fin de cette journée, il me sera repris.

Ces articles ont été écrits lors de différents ateliers Scan-R

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