I am

I am

J’ai décidé de vous écrire à vous, mes grands-parents.

En effet, cela fait maintenant plus de 10 ans que vous êtes partis…

Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à vous. Une chanson, une odeur, un moment peuvent me rappeler les magnifiques souvenirs que j’ai avec vous. Pour la petite histoire, ma grand-mère, qu’on appelait Mounette, qui s’appelle en réalité Renée, était institutrice et directrice dans une école à Liège. Mon grand-père, Bon-papa, ou Arnold, quant à lui était curé.

Curé, oui, oui. Vous avez bien entendu. Vous n’êtes pas sans savoir que, dans la religion catholique, un curé ne peut avoir de relations amoureuses et/ou charnelles avec une femme. Mais l’amour est plus fort que tout. Bon-papa a décidé d’arrêter cette fonction et a ouvert un garage, à Liège également, pour pouvoir vivre sa vie avec Mounette. Mes grands-parents avaient 15 ans d’écart. Mounette était donc 15 ans plus jeune que Bon-papa. De cette union est né mon papa. Je ne le remercierai jamais assez de nous avoir permis de vivre une vie aussi proche de ses parents.

Mounette, sache que je ne t’oublie pas, je sais que tu es là avec moi, tout près de moi. J’aurai tellement aimé que tu puisses voir la femme que je suis devenue. Je suis certaine que tu serais fière de moi !

Tu en avais un sacré caractère, ferme et stricte mais tellement remplie d’amour avec tes petits-enfants.

Ah oui, il faut que tu saches, Marie a eu 2 enfants. Je suis d’ailleurs la marraine de la petite dernière, Nina.

Bon-papa, la force tranquille, le calme et la sérénité incarnées. Qu’est-ce que tu m’inspirais. J’aurais tellement aimé te présenter à Francesco, c’est l’homme qui partage ma vie. J’aurais aimé vous voir parler de toutes ces choses philosophiques ensemble.

Mais bon, le 29 novembre 2011 pour toi Bon-papa et le 31 janvier 2013 pour toi Mounette, à 2 ans 2
mois et 2 jours d’écart, vous nous avez quitté. J’espère que vous êtes bien là-haut. Papa pense souvent à vous, on parle d’ailleurs très souvent de vous aux repas de famille.

Si j’avais une baguette magique, je ferais en sorte qu’on puisse se voir toute une journée, au
minimum 1x/an. On aurait tellement de choses à se dire…

Merci pour tout. Merci d’avoir existé. Je lève mon pouce comme toi Mounette et je le dis : I am.

Auteure : Lucie, 25 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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Mon étoile, ma nonna, ma grand-mère est morte

Mon étoile, ma nonna, ma grand-mère est morte

Il y a trois ans, pendant qu’elle était au camp, Loredana a appris la mort de sa grand-mère. Terriblement marquée par ce décès, elle se fait des tas de reproches avant de se pardonner. Voici la lettre qu’elle écrit à sa Nonna.

Une horrible nouvelle pendant le camp

Il faisait beau ce jour-là. J’étais à mon camp scout et nous discutions des totems. Quelques jours auparavant, une tempête avait tout fait s’envoler sur notre camp et nous avions dû évacuer mais, malgré tout, deux jours plus tard, nous étions de retour. Il était donc grand temps de préparer les totems. Tout se passait tellement bien. Entre vingt-trois heures et minuit, il y a eu cette annonce, ce cri de tristesse qui m’a échappé. Le vide s’est installé en moi. Entre vingt-trois heures et minuit, j’apprends que je t’ai perdue, que je ne reverrai plus jamais ton sourire, je n’entendrai plus ton si beau rire. Pendant la journée, tu as fait une hémorragie cérébrale, tu es tombée dans le coma.

Tu ne te réveilleras pas

Toujours au camp, j’apprends que le médecin est formel, tu ne te réveilleras pas, il ne te reste plus que quelques heures à vivre. Les autres membres de ma famille ont la chance de t’entourer, d’être auprès de toi pour ton dernier souffle. Moi aussi, j’y ai cru, j’ai cru que je pourrais venir te voir sur ton lit d’hôpital, te tenir la main et te murmurer une dernière fois, je t’aime.

Près de toi mais trop tard

Le lendemain matin, mon chéri vient me chercher au camp. Une fois arrivée à la maison, il est déjà trop tard pour venir te voir. Quand je te retrouve, c’est au funérarium. Plus je m’approche de toi et plus mon cœur se brise en mille morceaux. Je pleure ta perte, dans les bras de mon amoureux, dans ceux de papa, maman, Salvatore et tout le reste de la famille. Je pleure aussi dans les bras de Nonno, lui, il a perdu son grand amour … Après ces jours horribles apparaissent les regrets. Oh Nonna, oh grand-mère, comme je suis désolée de ne pas avoir plus profité de toi, comme je regrette de ne pas être venue te voir avant de partir en camp. Je suis tellement désolée si tu savais, je m’en veux énormément.

Trois ans après

Depuis ce jour, c’est un long chemin que j’ai parcouru. J’ai appris à faire le deuil et à me pardonner. Je ne garde que les bons souvenirs passés ensemble. Parfois, il m’arrive d’entendre ton rire. De là-haut, tu me vois grandir et j’espère que tu es fière de la femme que je suis devenue. Dans un premier temps, il a été difficile d’accepter ton décès, ce fut très compliqué de retourner chez toi sans pleurer. Désormais, même s’il arrive encore que je pleure, cela va mieux, j’ai moins mal même si la douleur n’a pas totalement disparu. Ne t’inquiète pas, nous prenons soin de Nonno et il est en bonne santé pour une personne de, bientôt, nonante-quatre ans. Ce que j’en retire ? C’est qu’il faut profiter de la vie, profiter de l’instant présent et montrer à vos proches à quels points vous les aimez. N’ayez surtout pas peur de leur dire, cela fait tellement du bien. La vie peut nous surprendre et il serait dommage d’avoir des regrets comme ceux que j’ai. Si jamais vous en avez, pardonnez-vous ! Il ne faut pas rester en guerre avec soi-même, il faut apprendre à accepter nos erreurs pour ne plus les reproduire. Il est difficile de faire un deuil, d’accepter la mort de quelqu’un·e, mais allez sur sa tombe, parlez-lui ou bien écrivez-lui… J’ai longtemps hésité à écrire et aujourd’hui ça me fait tellement du bien.
À toi mon étoile, ma tendre Nonna, sache que je t’aimerais toute ma vie et qu’un jour on se retrouvera et nous fêterons ça comme nous l’avons toujours fait, avec un bon verre de limoncello !

Auteure : Loredana, 21 ans, Roux

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R

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