Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc dans un seul article sobrement intitulé “Les Petits Avis”.
Être une femme, Caitlyn Jane, 40 ans, Oupeye
J’ai longtemps rêvé de pouvoir devenir une femme, d’être considérée comme telle par les autres filles. Malheureusement, j’ai vécu plusieurs fois ces injustices, majoritairement dans le milieu du sport, venant souvent de celles à qui je voulais ressembler. Des femmes dont je pensais être devenue une alliée et non une ennemie. Une grande tristesse mêlée à de la colère s’est alors emparée de moi. J’ai perdu confiance en moi, encore plus quand certaines filles bien moins féminines que moi étaient mieux acceptées, tout ça parce qu’elles avaient la chance d’être nées cisgenre. Pourquoi cette inégalité, tout ça à cause d’un entrejambe. Être une femme ne se résume-t-il à être qu’un vagin ?
Cet enfant qui avait oublié d’être simple et léger, Anonyme
Plus tard, j’aimerai retrouver cette simplicité et cette légèreté que j’avais étant enfant. Nous vivons tous avec nos peurs, nos angoisses, nos doutes et la vie nous demande d’être des personnes accomplies sans aucun doute et nous faire rentrer dans des cases. Je remarque que pour la plupart d’entre nous il est difficile de faire partie de ces cases. Je suis chaque jour avec cette peur et cette angoisse qu’on découvre que je ne serai jamais « rangeable ». Mais ce n’est rien, il faut que je retrouve l’enfant en moi qui n’hésitera pas à s’en foutre des doutes, à être simple et léger.
Ceux qui m’entourent et moi, Simon, 17 ans, Tontelange
Les gens ont peur de ce qui est différent, qui ne rentre pas dans la norme. Je ne suis pas d’accord et toutes les personnes que je côtoie, moi inclus, sont elles-mêmes et je ne pense pas qu’ils jouent un rôle pour plaire, on est comme on est et on s’accepte. Chacun a ses exigences et ses préférences, c’est ce qui fait qu’on est qui on est et qui dit si l’on apprécie quelqu’un ou non, mais les gens que je connais ne me paraissent pas ne pas être ceux que je connais.
Chers professeurs…, Anonyme, 13 ans, Charleroi
J’aimerais que les professeurs aient la courtoisie de ressentir qu’on a des personnalités grandissantes. J’ai l’impression que les professeurs croient qu’on est des robots, qu’on n’a pas de cerveau, qu’on doit respecter au doigt et à l’œil, qu’on n’a pas de vie, que notre vie, c’est l’école.
Ils ne nous respectent même pas sous prétexte qu’ils sont supérieurs hiérarchiquement. Ils veulent toujours prouver qu’ils sont supérieurs à nous. Ils ont un besoin inexplicable de dire qu’on est des nazes.
Auteur·e·s : Caitlyn Jane, Simon, Anonymes
CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.