La galanterie, façon d’agir inculquée aux hommes depuis leur plus jeune âge. Tenir la porte, payer le premier rendez-vous, acheter un bouquet de fleur…

Considéré comme tout à fait normal, cela allant de soi et un homme qui n’est pas galant, c’est considéré comme anormal. Pourtant moi, j’ai une autre vision de la galanterie. Je la vois plutôt comme une forme de paternité envers la femme. Celle-ci est traitée comme un petit enfant qu’il faut entretenir, subvenir à ses besoins. Tenir la porte ou lever la chaise. A ce que je sache, je sais le faire toute seule, comme porter mes valises. Payer au premier rendez-vous ou plus tard participer aux majeures dépenses du foyer comme la dépenses principale (le loyer). Si nous sommes tous les deux travailleurs et percevons donc des revenus, je ne vois pas pourquoi ça serait à l’homme de « tout » assumer.

Faire des petites attentions au quotidien à la femme (chocolat, fleurs, bijoux…). Ça ne devrait pas être associé à la galanterie mais à de la simple gentillesse qui devrait aller dans les deux sens, c’est simplement une question de gentillesse. Que la femme soit toujours accompagnée le soir, que l’homme tienne ce rôle de « protection », ça infantilise la femme en la considérant comme « fragile ». Quand bien même physiquement parlant, elle est considérée comme plus faible. Elle devrait aussi avoir la possibilité de se défendre, en fonction de ses capacités, des grandes décisions, engagements à prendre au niveau du couple ou de la famille, on va « naturellement » se tourner vers l’homme de la maison et vu qu’il est doté de réflexion, logique, sens, cela légitime sa position.

Cela découle de la responsabilité du foyer ou de la famille. Inconsciemment, la femme fait partie des membres à protéger, conserver, soutenir « au même niveau » que les enfants. C’est une façon de réduire le statut de la femme, de la considérer comme inférieure. C’est une façon de légitimer la place de « soumise » de la femme. Parce qu’au final, c’est l’homme qui prend soin d’elle, comme un parent qui prendrait soin de son enfant.

Tout l’enjeu est donc selon moi de considérer la femme à sa juste valeur, qu’elle est à un rang concomitant à l’homme et non pas inférieur. Et qu’on reconnaisse ainsi qu’elle est tout aussi autonome et censée que l’homme et qu’elle n’a donc besoin de personne pour subvenir à ses besoins. Ou alors qu’elle a tout autant besoin de l’homme que celui-ci a besoin d’elle.

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Auteure : Tessa-Océane, 19 ans, Bruxelles

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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