En mémoire et hommage aux morts de la rue.

Pour vous mes amis et amies de la rue. Vous êtes partis trop tôt, vers un nouveau monde meilleur pour ne plus avoir les critiques, les jugements des autres personnes qui ne savent pas comment on vit dans la rue, comment chercher un peu de chaleur pour réchauffer notre cœur et notre âme. Pour éviter ces gens qui ne savent comment chercher un peu de gentillesse, un peu de compassion, un peu de respect, avoir un peu de politesse.

On cherche toujours un peu d’écoute, sans subir un horrible jugement.

Votre histoire et votre vie sont parties vers d’autres étoiles, comme une plume partira sur un chemin et une musique d’un violon montera vers le ciel ou le soleil pour avoir un peu de paix et avoir une petite étoile qui brille dans le ciel.

Savoir se reposer en paix, sans avoir de critique ou de jugement. Vous avez aussi quitté notre planète pour monter vers le ciel qui vous accepte comme vous êtes.

On sait qu’on ne va plus jamais vous voir sur un banc ou dans l’abri de nuit où prendre un petit café, thé ou chocolat chaud, ou dans la rue à vous écouter raconter la difficulté de vivre dehors. Et toujours les mêmes questions : « Où vais-je vais dormir ? Où vais-je être en sécurité ? Où vais-je protéger le téléphone, le très peu d’argent qu’on a sur nous ? ».

Personne ne peut comprendre le mal de vivre dehors. Vous vivez en nous et notre mémoire. Ça devient horrible, surtout quand on voit toujours autant de décès dans la rue.

Quand nos politiciens et bourgmestres vont-ils comprendre qu’il faut trouver une solution ? Surtout avec tous les bâtiments vides dans les villes.

Qu’on n’oublie jamais que ce sont des humains qui souffrent dans la rue et pas les invisibles ou les oubliés de la société. Plus personne ne devrait mourir dehors, ou dans un squat, ou sur terrain dans une tente.

Il restera les souvenirs de votre présence, votre voix pour parler de la rue ou des difficultés pour savoir dormir dans un vrai lit, pour rentrer à l’abri de nuit.

Vous allez tous nous manquer. On aura toujours une pensée pour vous. Et quand notre regard regardera le ciel bleu ou le soleil, nous aurons un signe de vous, de là-haut, les amis et amies de la rue ?

NDLR : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.

Auteur : Willy, 58 ans, Charleroi

CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.

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