Aujourd’hui, le métier d’éducateur continue à souffrir de manière chronique et durable d’un manque de reconnaissance et de légitimité. Pourquoi la société continue à ne pas leur en offrir ? Pourquoi ce déclassement de la profession est-il installé dans la durée ?
Reconnaitre les ES
C’est reconnaitre les personnes déclassées, invisibilisées dont ils s’occupent. Les personnes qu’on préfère ne pas voir et ne pas entendre.
Reconnaitre les ES
C’est reconnaitre qu’on n’arrive pas à prendre soin de chacun ; c’est assurer qu’on laisse certains de côté, c’est ouvrir les yeux tout grands sur les négligences, la maltraitance, les violences, les abus, la consommation…
Reconnaitre les ES
C’est lutter contre ceux qui préfèrent rester dans le déni, faire l’autruche, dire qu’ils ne savaient pas, qu’ils ont oublié ; que ce n’est pas leur faute.
Ne pas reconnaitre, c’est un mécanisme de défense. Cela évite de s’écrouler, en faisant face aux affres des souffrances que les hommes s’infligent entre eux. L’homme reste un loup pour l’homme. Quand quelqu’un est dans le déni, le processus de lever celui-ci peut être très lent, ou au contraire, un choc brutal. Ce qui a été enfoui, affleure dans les attitudes, les gestes, les non-dits, les douleurs physiques… aujourd’hui, la société reste dans le déni.
Vous êtes le rêve inconscient qui affleure et ressurgit. Vous êtes l’épine qui réveille. Vous êtes la trace d’une douleur cachée. Vous devez continuer à lutter car il faut faire émerger les secrets traumatiques qu’on a enfermé et qui nous pourrissent.
C’est la seule voie de résilience et de guérison.
Auteure : Elise, 41 ans, Mons
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.