Quand ma maman a commencé à vivre avec sa compagne, Isabelle, la famille d’Isabelle a refusé de la voir. Ses parents l’ont déshéritée, ils mettaient des lettres sur la voiture de ma maman où ils menaçaient notre famille.
Ma maman a eu beaucoup de mal, la police disait qu’on avait aucune preuve que c’était eux, et comme son père, ma mère est tombée dans l’alcool. Je me suis toujours demandé s’il n’y avait pas un caractère héréditaire aux addictions. Bref, pendant plusieurs mois ma mère a bu, beaucoup, beaucoup trop même et un jour elle a fait un coma éthylique.
Pour moi la mort signifiait et signifie encore la fin de tout. De sa présence, de son amour, de ses attentions, de son odeur, … même si l’alcool brouillait un peu tout ça. J’aime ma maman et je n’ai jamais au aussi peur de toute ma vie. A 10 ans personne ne devrait être dans un couloir d’hôpital, à tenter de comprendre ce qu’un médecin explique avec ses mots compliqués.
A la sortie de l’hôpital j’ai vu ma maman se battre pour sortir des difficultés comme je n’ai jamais vu quelqu’un se battre mais le souvenir amer des couloirs d’hôpitaux, des visages tristes croisés dans ces couloirs, des pleurs, des médecins, l’odeur, le bruit des machines, … a gravé au fond de moi que la vie ne tient qu’à un fil.
Auteur : Anonyme, Verviers
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.