Dans quelle mesure la pression scolaire peut-elle nous atteindre en tant qu’adolescent ?
En ce qui me concerne, elle a chamboulé ma vie. J’aurais même pu dire qu’elle l’a ruinée, mais aujourd’hui je vois ça comme une leçon.
La pression scolaire vient de tous les côtés : les parents, les amis, les professeurs et soi-même. On s’oppresse mutuellement sans s’en rendre compte et sans être mal intentionné.
Aujourd’hui, la majorité des gens pense que la réussite scolaire débauche forcément sur la réussite de la vie. Peut-être que c’est le cas, peut-être pas… Ça dépend de chacun. Chaque être humain a sa propre vision du monde, pourtant on nous réduit à des cerveaux sur pattes. La pression peut parfois être tellement forte qu’elle nous conduit à devenir la pire version de nous-mêmes. C’est le cas pour beaucoup de gens, dont moi.
La pression scolaire peut parfois permettre aux plus ambitieux d’avancer plus loin, plus facilement. C’est peut-être une bonne chose pour eux, comme un boost.
Mais parfois, la pression scolaire nous donne envie de tout abandonner, parce qu’on pense qu’on n’y arrivera jamais. Les adolescents sont des êtres à part entière qui apprennent à se construire en fonction de ce qu’ils ont vécu.
Je pense que certains professeurs devraient approfondir leur pédagogie et leur manière d’encourager les élèves. Leur faire comprendre que même si le système de leur école n’est pas adapté pour tout le monde, ceux qui connaissent plus de difficultés pourront toujours s’en sortir.
L’enseignement scolaire ouvre beaucoup de portes, mais à l’heure actuelle il existe d’autres manières, d’autres alternatives pour nous ouvrir des portes sur l’avenir.
Je pense aussi que les enfants devraient apprendre à parler de leurs sentiments dès le plus jeune âge, ce qui permettrait de faciliter leur route pour plus tard. Un suivi psychologique pour faire le point sur ce que les jeunes ressentent pendant leur parcours scolaire, par exemple. Et ainsi avoir les outils pour booster les élèves de la bonne manière.
Pour ma part, je pense que j’ai déjà beaucoup appris mais pas assez pour savoir passer au-dessus de la pression. Je crois même que ça me suivra toute ma vie…
Si je pouvais donner un conseil à la plus jeune fille que j’étais il y a 5 ans, j’aimerais lui dire qu’elle a les capacités et rien ne l’oblige à choisir une voie dans laquelle elle est mal à l’aise. J’aimerais lui dire qu’elle est sa propre alliée et qu’elle peut se rassurer tout seule. Elle a le droit d’en parler si elle ne va pas bien.
La lettre que je m’écrirais :
Rien n’est insurmontable, tu vas passer par des moments très durs mais tu vas dépasser tout ça avec un peu de courage et de volonté. La volonté, c’est le plus dur à trouver une fois qu’elle a disparu, mais tu es forte. Tu n’est pas plus faible que les autres. Tu as juste ta propre manière d’affronter la vie, et ton propre rythme pour résoudre tes problèmes. Je ne peux pas dire que le plus dur est passé parce qu’il y aura toujours plus dur. Au fur et à mesure, tu vas acquérir les armes pour vaincre tes angoisses et tu y arriveras.
Tu n’es pas obligée de suivre le même chemin que tes amis. Et ne change jamais ta façon d’être pour quelqu’un d’autre.
Auteur : Chaïma, 18 ans, Bruxelles
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R
Et d’autres décryptages
Média d’expressions
Individuelle et collective
Destiné aux jeunes
En Fédération Wallonie Bruxelles
Scan-R est soutenu par