Ça commence toujours comme ça, la Mazurka.
On se dit bonjour, on s’invite, on se prend par le bras.
Et puis on s’emboite comme des legos, mon bras dans ton dos comme pour une prise de judo.
Au début, on est hésitants
Car on danse à deux, c’est comme ça qu’on organise un évènement.
L’un·e guide, l’autre suit, mais jamais sans soucis.
Et puis… et puis et puis on lâche prise, on improvise
On se libère des normes et on fait comme on veut, car on sait ce que l’on vaut
On lâche les mains, on fait des arts martiaux
On saute partout comme Super Mario
Le parquet tangue, les corps fusionnent
Et je te tourne le dos pour regarder en avant
Autour de nous, le silence, les autres n’existent plus.
Je marche l’esprit vide dans une nature pleine
Mes pieds parcourent les marches des géants et ses cailloux biscornus.
Je voulais trouver du sens dans ma réalisation, alors qu’il est entre moi et les autres
C’est comme si j’aidais quelqu’un à retrouver son bonheur intime pour la première fois
Comme si le soir dans cette tente, je serrais contre moi
Nos corps fatigués, nos yeux dans les yeux,
Nos lèvres libérées de toutes rimes qui veulent tout se dire. Te dire que…
La musique s’arrête.
Ça termine toujours comme ça, la Mazurka.
On se dit au revoir, on se remercie, on se prend dans les bras.
Et en attendant la prochaine danse,
On grave en nous ce plaisir
Qu’on a vécu, qu’on vit, et vivra encore.
Auteure : Anonyme
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.