Il est bien connu que la saga Harry Potter de J.K. Rowling est populaire et aimée par une fidèle et énormissime foule, malgré la controverse récente autour de l’autrice. Cette saga est une histoire d’appartenance, d’entraide, d’amitié et de famille choisie, cachée sous un voile d’aventure et de fantaisie. Le personnage principal, Harry, est un enfant maltraité qui devient un puissant sorcier bien intégré dans le monde magique.
Cette série de films, aussi fascinante soit-elle, a des points faibles que nous ignorons (ou que nous n’avons pas remarqué car on était tout petiot en la lisant). À entendre le thème de l’histoire, on pourrait s’imaginer que tout fan trouve sa place dans ce monde de magie. Mais est-ce cela réellement le cas ? Avez-vous souvent entendu des gens louer Harry Potter pour la diversité de ses personnages ? Moi pas en tout cas (mais je suis juste un humble être humain avec des expériences ridiculement limitées).
En effet, cette série présente très peu de personnages d’ethnies, d’identités sexuelles et de corps différents. Nous remarquons d’abord que comme par hasard, tout l’entourage d’Harry, ainsi qu’Harry lui-même, sont blancs. Cela est étrange vu la taille de Poudlard. « Ok », certain.es pourraient dire, « mais Poudlard n’est qu’une seule école de magie parmi d’autres, et elle ne se charge que d’accueillir des enfants d’une partie du monde ». Le problème, c’est que des petites parties du monde sont plus diverses que l’on veut admettre. Et la plupart des élèves de Poudlard semblent anglais pour une raison indéfinie et indéfinissable. Lorsqu’ils ne le sont pas, on se moquent d’eux. Cho Chang, l’ex-petite amie d’Harry, qui vient de l’Asie du Sud-Est, est une preuve vivante (elle est aussi victime de sexisme, car elle pleure beaucoup, et pleurer est sacrilège pour les mecs donc « féminin »).
Si nous regardons d’un autre angle le manque de diversité, nous observons également l’absence de personnages homosexuels, par exemple. L’autrice a peut-être imaginé que Dumbledore est homosexuel, mais je ne la remercie pas, car la saga ne le confirme pas. Si cela était impossible, elle aurait pu faire un.e élève homosexuel.le, car ils sont souvent vus en couple. Mais non, absolument pas. Cela est assez peu logique si on considère le nombre de personnes comme ça dans la vraie vie.
Je pourrais continuer, en désignant, par exemple, le manque de personnages handicapés. Or l’handicap est une expérience à laquelle nombre de personnes doivent faire face. On se demande par quel hasard aucun élève de Poudlard n’a vécu ou vit avec une sorte d’handicap.
En conclusion, malgré le fait que j’ai adoré Harry Potter et que j’ai trouvé l’histoire touchante, je regrette que des personnes probablement plus seules que moi dans leur vie de tous les jours ne se voient pas davantage représentées dans une histoire d’intégration et de solidarité. Je pense que lorsque l’on crée du contenu médiatique, nous devons nous poser des questions, surtout si notre but est que les gens se sentent acceptés. Je le dis car Harry Potter n’est pas la seule série à tomber dans le piège du manque de diversité. Celui-ci semble même être une espèce de règle implicite, de ligne à ne pas dépasser, tellement il se montre souvent, à l’improviste. J’espère que nous pourrons un jour sortir de notre zone de confort pour inclure tout le monde dans nos histoires. Ou serons-nous tiré.es en arrière par nos préjugés et/ou ceux de notre entourage ?
Auteur : Anonyme, Liège
CET ARTICLE ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.