Je n’ai jamais été croyante.

J’ai perdu, il y a quelques années, un membre de ma famille. Lorsque l’on perd un proche de manière si subite et violente, le fait de ne pas croire en quelque chose rend ce genre d’évènement, pratiquement insurmontable car, insensé !

Perdre quelqu’un est toujours douloureux néanmoins, certains départs ont moins de sens que d’autres. Pour citer Théoden, Roi du Rohan : « aucun parent ne devrait avoir à enterrer son enfant ».

Face à cette réalité, je me suis rendue compte que le deuil ne se limitait pas uniquement à la personne disparue mais également à toutes celles qui gravitaient autour d’elle. La déchirure de cette perte emmène avec elle, une fraction de chacune d’elles. Il y a un avant et un après.

Ce non-sens était tellement intolérable et insupportable que je me suis mise à envier profondément les croyants.

J’ai ressenti le besoin intrinsèque de me raccrocher à quelque chose. Instinct de conservation de ma psyché.

J’ai commencé à lire des ouvrages sur la cosmologie, la naissance de l’univers, la physique quantique…

J’ai lu sur la singularité première. Juste avant l’explosion du big bang, tout ce que nous connaissons ou ne connaissons pas de l’univers, tout ce que nous voyons, touchons, la matière sous toutes ses formes, les énergies, les forces… les planètes, les étoiles, un arbre, une pierre, vous, moi, votre téléphone, …..tout était concentré dans cette minuscule singularité.

J’ai lu sur la vitesse d’expansion de l’univers après l’explosion du BB, si elle avait été un peu plus lente ou un poil plus rapide, il n’y aurait rien, pas d’atome, pas de matière, pas de vous, pas de moi….

J’ai lu sur la quantité d’électrons face à la quantité de sa particule miroir, le positron (antimatière). La première étant chargée négativement, lorsqu’elle rencontrait la seconde chargée positivement, les deux particules, s’annihilaient. Ce que je veux dire c’est que dans cette « soupe » cosmique, s’il y avait eu le même nombre d’électrons que de positrons, il n’y aurait rien non plus. L’équilibre était parfait…parfaitement orchestré pour que la matière et tout ce que nous connaissons et voyons aujourd’hui, soit.

J’en suis venue à me dire que rien n’est dû au hasard !

Qui a fourni la singularité de toutes ces informations parfaitement équilibrées qui ont donné ce qu’il y a autour de nous ? C’est peut-être une forme de Dieu ???

J’aurais pu écrire qu’avec une baguette magique je reviendrais en arrière pour éviter l’accident mais que ferais-je lorsque le non-sens suivant arrivera ? Car je ne me leurre pas, il en arrivera d’autres.

Etudier le domaine de la cosmologie me permettrait de travailler sur deux axes, peut-être paradoxaux mais en lien ;

Relativiser la vie, la mort, prendre de la hauteur et relever le nez du nombril car nous sommes si petits, minuscules lorsque l’on prend conscience de la taille de l’univers et des forces qui y résident. Tout, absolument tout, naît, vit et meure.

A côté de cela, étudier l’univers me permettrait de nourrir d’avantage mon espoir, pouvoir me dire que le fracas et la blessure de SON départ n’était pas juste un simple hasard. Certain me disent que c’est pire de se dire que SA mort était programmée, moi j’aime à penser qu’il persiste des questions et un grand mystère, que peut-être un jour le voile se lèvera, que je LA reverrai et que tout sera claire. C’est peut-être ça, avoir la foi.

Le lien entre ces deux axes serait cette phrase de Lavoisier : « rien ne se perd rien ne crée, tout se transforme »

Cette citation m’a énormément aidé car je me dis qu’ELLE n’a donc jamais vraiment disparu, ELLE était là dès le commencement dans cette singularité, ELLE sera donc là à jamais. Tout n’est toujours qu’une question de fond et de forme.

Je n’ai jamais été croyante, c’est ce que je pensais, avant TOI, avant la cosmologie.

Auteur : Anonyme 

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

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