Il y a des personnes qu’on ne va jamais oublier. Jamais on ne pourra remplacer une présence. Il y aura toujours un grand vide dans notre cœur, tant de larmes n’arrêtent pas de couler, on brûle une bougie tout près de sa photo qui ne va jamais s’éteindre, dans notre cœur et notre mémoire qui restent chers dans notre tête.
Comment on peut avancer dans la vie ? Nous sommes si fragiles, apeurés d’avancer, de voir les décédés dans la rue. Il manque du respect, de la politesse envers les SDFs, beaucoup de rejets, beaucoup de douleur, de critiques et de jugements, toutes là, quand on va chasser les SDFs, détruire leur tente, qui est leur seul abri pour eux savoir dormir, quand ils dorment dehors. Ils sont très épuisés de la journée, parce qu’ils n’ont pas un toit ou un logement, où profiter d’être en sécurité pour protéger leurs choses qu’ils veulent garder.
Pour dormir dans un vrai lit et prendre encore une douche, vu qu’on n’arrête pas de marcher, pour avoir de quoi boire un café ou un chocolat chaud, et profiter d’un peu de chaleur, être au sec, quand il pleut, même si vous restez des jours sans rentrer dans l’abri de nuit, vous restez dehors, ou trouvez un squat pour savoir mieux dormir et vous protéger.
Mais il y a toujours des moments où tu n’arrives pas bien à dormir. La cause ? Être chassé du squat ou voir une arme qu’on vous pointe, qui vous dit de mettre votre téléphone sur le sol. La seule chose qui vient dans votre tête, c’est de savoir qu’on tire et meure dans votre squat. Beaucoup de policiers sont déjà montés dans le squat. Ils savaient très bien qu’on n’est pas des personnes dangereuses au vu de qui protègent le squat quand ils venaient. J’ai un souvenir, une fois, de deux policiers qui sont montés dans le squat. Ils ont dit qu’ils étaient policiers, après il ont demandé pour monter dans les étages voir si tout allait bien, et je remercie encore ces policiers qui ont demandé si on allait bien. On a répondu que tout allait bien, et après, ils sont repartis.
Les SDFs ont droit à avoir le respect, la politesse, droit de vivre avec dignité, même dans la rue. Reposez-vous en paix, là-haut, avec tout le mal de vivre dans la rue. N’oubliez pas d’aider les SDFs, les familles, les enfants qui vivent mal, qui ne savent pas manger tous les jours un bon repas.
Signé, le voyageur.
Ndlr : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteur : Willy, 58 ans, Charleroi
CES PETITS AVIS ONT ÉTÉ PRODUITS LORS DE DIFFERENTS ATELIERS SCAN-R.