Dans le silence de la rue, je marche seule, prisonnière de mes pensées. Le chagrin et la déception m’épuisent, comme une bataille sans fin contre un ennemi invisible. La douleur est profonde, une brûlure qui consume mon intérieur, tandis que le monde extérieur reste indifférent à ma souffrance.
Les critiques et les jugements des autres résonnent dans ma mémoire, formant un brouillard épais qui obscurcit ma vision. Je cherche l’abri, un refuge à l’intérieur de ma poitrine, où je peux panser mes blessures en silence. Les images du deuil persistent, refusant de disparaître, me rappelant constamment ce que j’ai perdu. Pourtant, quelque part au fond de moi, une force s’éveille. Elle me pousse à vivre, à ne pas me laisser vaincre par les préjugés et la solitude. Je refuse d’être définie par ceux qui m’ont trahie ou par ceux qui sont décédés, laissant un vide immense dans mon cœur.
Avec dignité et courage, je choisis de me relever. Chaque pas sur ce chemin de guérison est un acte de bravoure. Je ne laisserai pas les fantômes du passé hanter mon présent, ni compromettre mon avenir.
Le deuil est un processus, pas une destination. À travers la douleur, je redécouvre ma force intérieure. Les cicatrices que je porte sont des témoignages de ma résilience, pas des marques de faiblesse.
Petit à petit, le brouillard se dissipe. Je commence à voir au-delà de ma souffrance, à apercevoir la beauté qui existe encore dans ce monde. La guérison n’efface pas le passé, mais elle ouvre la porte à un nouveau chapitre, où je peux honorer ceux que j’ai perdus, tout en continuant à vivre pleinement.
Dans cette rue, où je marchais seule, je réalise maintenant que chaque pas me rapproche de moi-même, de cette force intérieure qui a toujours été là, attendant d’être redécouverte. Et c’est avec cette force renouvelée que je fais face au monde, prête à écrire la suite de mon histoire.
NDLR : Texte où l’auteur rédige au féminin. Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteur : Willy, 58 ans, Charleroi
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.