Petite, j’avais peur des grosses voix et ainsi, peu importait à quel point la personne me portait de l’affection, je ne pouvais que pleurer. Mais, sincèrement, mettons-nous d’accord, c’est un peu nul d’avoir peur de la moitié de la population car oui, mon problème n’était pas la tonalité des voix mais bien les porteurs de celles-ci : les hommes. J’ai alors pris la résolution de ne plus me laisser faire et simplement les imaginer avec des masques ridicules. Par exemple, mon voisin terrifiant devient alors à mes yeux un éléphant : la ressemblance était frappante, grandes oreilles, grand nez, quelques poils sur la tête et tellement bruyant. Mais un jour, cette technique m’échappa, je n’arrivais pas à imaginer ce garçon avec un masque débile pour autant, je n’avais pas peur non plus. Que s’était-il passé ?, me demanderez-vous.
Même moi, je ne le savais pas, mais j’étais devenue une petite bête grotesque face à l’amour.
Je ne vois plus les hommes avec des masques grâce à cet évènement, sauf bien sûr s’ils me saoulent.
Auteure : Gabriela, 27 ans, Bruxelles
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.