Le frigo est vide, le téléphone sonne et l’hôpital est proche. Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter mon parcours et ma relation avec mes parents. Ayant grandi dans un bon milieu social, j’ai eu la chance d’accéder à une éducation de qualité. J’ai travaillé, avancé et acquis des compétences personnelles pour me lancer dans la vie.
Pourtant, rien ne me prédestinait à tomber dans une certaine précarité à mon jeune âge. Des évènements tragiques ont bouleversé notre quotidien familial : la maladie et les troubles mentaux de maman. Tomber malade à l’aube de ses 40 ans nous paraît inimaginable. Et pourtant, ça n’arrive pas qu’aux autres… l’équilibre familial que nous avions trouvé a été envolé en une phrase du médecin : « Votre maman a un cancer de stade 4 ».
Lorsque l’on est face à une situation inédite à ce jeune âge, nous avons 2 possibilités, soit avancer soit sombrer. C’est là que papa intervient. Papa a toujours été quelqu’un d’autoritaire, de droit et imposant. Pendant les mois qui ont suivi la maladie, il était présent pour maman. Un papa courageux et loyal comme chaque enfant rêverait.
Et pourtant, il a oublié une partie importante de sa vie : ses enfants. Lorsque papa était triste, il angoissait et oubliait de nous nourrir correctement. Trimbalés de foyer en foyer, mon frère et moi étions livrés à nous-mêmes. Et la précarité s’est installée…
Papa faisait excessivement des économies de peur de perdre maman. Le budget courses s’amoindrissait… ces mois et ces années ont été durs et salvateurs pour moi.
J’ai appris à me débrouiller avec peu. Toute cette tristesse et cette colère en moi ont créé une vraie résilience. J’en ai fait une force et aujourd’hui j’aide les autres. Je tends cette main remplie de bienveillance et de générosité. Une aide et une solidarité que j’aurais aimé recevoir.
Auteure : Cécile, 22 ans, Louvain-la-Neuve
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.