Laura, elle aussi, a participé à nos ateliers autour des médias, de l’information. Aujourd’hui, elle pose une question très intéressante, est-ce qu’un mot est tellement neutre ? Est-ce que le choix des mots que font les journalistes pour faire passer une information ou l’autre ne change pas aussi le contenu de cette information ?
À mes yeux, ça va de soi : personne ne peut être totalement objectif. Je pense que, bien souvent, ce qui nous dévoile l’angle de vue auquel est soustrait un média, c’est le langage employé et la façon dont il est utilisé. Les termes choisis renferment beaucoup de données sur la direction que prendra le débat, quel public est visé, et à qui cela profite. Je pense qu’il y a un bénéficiaire derrière chaque article traité.
Pour le même fait divers, disons un vol à main armée, je peux cibler le débat en précisant ou pas : l’ âge de l’auteur, ses origines, son sexe, l’âge de la victime, l’arme employée, une partie du contexte, etc. Mais en fonction du terme que je choisirai pour définir l’auteur dudit crime, je ne ciblerai pas le même public et je ne susciterai pas le même débat.
Par exemple, les réactions ou les commentaires seront différent·e·s si je le nomme comme étant « une jeune personne » plutôt que de le qualifier » d’un garçon de 17 ans » ou encore « d’un lycéen »… En résumé, un ensemble d’informations véridiques peut aussi devenir en soi un mensonge lorsqu’une maigre facette des faits est exploitée. C’est pour cette raison que je trouve que l’information est avant tout à prendre avec du recul, une recherche complémentaire, lorsque c’est possible, et un libre arbitre.
Auteure : Laura, 26 ans, Huy
Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance
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