Nous devons regarder vers l’avenir sans être prisonniers du passé. Quelles leçons pouvons-nous tirer de nos batailles pour mieux avancer ? Malgré les blessures, les douleurs, les trahisons et les déceptions qui nous laissent épuisés et pleins de doutes, il faut continuer.
Aujourd’hui, je porte une blessure qui ne guérira jamais : le souvenir d’un frère et d’amis de la rue. Chacun traverse des difficultés qu’on n’imaginait pas vivre un jour. Notre esprit garde ces souvenirs, notre tête reste blessée à vie. Dans le silence de la nuit, ces pensées nous hantent.
Je regarde le ciel pour ne pas oublier les épreuves que nos amis ont vécues dans la rue. Il faut une force incroyable pour vivre dehors, affronter les critiques et les jugements constants. On nous juge parce que notre vie est différente, mais beaucoup vivent des situations encore plus difficiles que nous qui avons connu la rue. Dormir dans un squat, c’est chercher un abri. Pour lutter contre le froid, on a une tente, des couvertures. Le squat nous protège de la pluie et du vent, peut-être pas totalement du froid, mais c’est un refuge. Dans ce silence forcé, on trouve un semblant de paix, loin du bruit de la ville qui nous rejette. La vie dans la rue nous a appris la résilience, mais aussi l’épuisement profond qui vient avec la lutte quotidienne pour survivre. Chaque jour est un défi, chaque nuit un combat contre le froid et la solitude. Pourtant, dans ce silence, on trouve parfois la force de continuer, d’espérer un avenir meilleur malgré les cicatrices du passé.
ndlr : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteur : Willy, 58 ans, Charleroi
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.