J’ai toujours eu peur de perdre ma famille. Car je n’ai plus que mon frère et mes parents.
Lentement, je me suis éloigné du reste. Ma grand-mère, la mère de mon père, celle qui l’a abandonné, est au Soleil : Metz. 2 grands-pères sur 3 sont morts. Le seul encore en vie, ça fait 5 ans que je ne l’ai pas vu. Quand j’étais tipeu, je l’appelais Dieu car je ne le voyais jamais.
Ce qu’il me reste, c’est ce qui est le plus précieux à mes yeux. On est chanceux de les avoir. Malgré tout, ils sont atteints par cette saloperie. Le padre, mon père, a failli rejoindre sa sœur à 3 reprises. On est constamment dans la crainte qu’il nous quitte. Ce n’est pas un mythe mais bien la réalité. La madre, ma mère, celle qui s’oublie pour nous, est aussi atteinte, le cœur qui monte à 240, et je ne parle pas de km/h. Elle a des douleurs en permanence, mais elle fait sa poker face pour pas qu’on voit sa souffrance et cette malchance d’avoir cette douleur depuis 2009. Le Xanax ou même la morphine n’atténuent pas la douleur. Elle ne risque rien mais elle vit avec ces peines. Mon frère qui s’éloigne de jours en jours va finir par quitter le cocon familial pour prendre son envol.
Nous ne sommes pas éternels. Il faut profiter des gens qui nous entourent. On ne sait pas de quoi demain est fait.
Auteur : Yaël, 14 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.