Dans notre vie, nous vivons parfois des situations très difficiles à surmonter, comme le décès d’un frère ou de proches qui quittent notre monde. La mort nous accompagne tout au long de notre vie, mais il arrive que nous ne trouvions pas les mots pour apaiser notre souffrance et notre douleur. Beaucoup de mots blessent, comme le doute, la critique et tous les jugements.
Il y a aussi ce mot terrible : drame. Sur la route, dans la rue, tant de personnes meurent chaque jour… alors un autre mot surgit : colère. Mais comment la maîtriser ? Et puis il y a le mot chagrin, qui fait couler des larmes sur nos visages. Comment surmonter cette épreuve et essuyer ces larmes, quand toutes les blessures brûlent encore en nous ? Il y a l’indifférence de la société, ce silence qui nous pèse. À côté de cela, on trouve aussi le mot courage : le pas de ceux qui marchent sans relâche dans la rue. Pourtant, beaucoup restent prisonniers de la rue, sans lit où dormir. Dans cette obscurité, on cherche une lumière : quel chemin suivre pour sortir de la souffrance ?
Il y a les épreuves quotidiennes à surmonter : l’épuisement de marcher pour trouver un peu de nourriture, un lieu où se doucher, des vêtements propres pour garder un minimum de dignité. Il y a aussi le respect que nous réclamons envers nous-mêmes.
Et puis il y a ce mot brutal : désespoir. Chaque bouleversement, chaque solitude s’enferme parfois dans un placard invisible de notre âme On aimerait simplement remplir nos poumons d’air, mais même cela, on le vole avec la pollution de notre terre. Ce qui manque tant, c’est l’écoute, pour toutes les personnes, quelles qu’elles soient.
Trop souvent, on dort dans le froid glacial d’un garage, sur un sol dur, protégé seulement par un carton. Il y a l’injustice : une société qui rejette ceux qui vivent dans la rue, comme les sans-papiers. Il y a les espoirs brisés d’un monde invisible, fait de sacrifices trop lourds. Il y a le mot perdu qui étouffe le monde. Il y a le mot sourd, pour ne pas écouter les cris d’un monde qui va mal. Il y a la faim, la pire des douleurs, quand on voit des enfants mourir et être oubliés. Souvent, la société ignore, et les politiques aussi. Alors il ne reste que ce sentiment d’abandon, dans la tristesse et le silence. Et les regards ? Quels regards portent les gens sur les personnes de la rue ? Que veut encore dire le mot humanité, quand il ne résonne plus dans le cœur de beaucoup Il y a tant d’hypocrisie que nous devons porter un masque pour cacher qui nous sommes vraiment.
Pourtant, une phrase reste sans réponse : « Vous êtes partis ». Et après, plus aucun mot ne sort. Tout reste enfermé, brûle notre cœur, et nous laisse absents du monde et de la société. Il y a finalement beaucoup de malentendus, beaucoup d’oubli, autour de la vie de ceux qui souffrent dans l’ombre.
NDLR : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteur : Willy, 58 ans, Charleroi
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.

