Scan-R organisait des ateliers d’écriture au sujet des inondations (Province de Liège, 2021). A Liège et Verviers, des jeunes avaient alors l’opportunité de s’exprimer sur le drame.
Ma maison est bien plus qu’un tas de brique. Elle m’évoque plusieurs souvenirs inoubliables. Les premières glissades au sol. Les premières engueulades familiales. Les premières fêtes. Ma maison est sacrée tant elle symbolise un endroit convivial, où mes parents ont su élever 4 enfants, sans jamais repeindre les murs en rouge-sang ! Une maison ne serait rien sans les personnes qui en prennent soin.
Méditons. Comment définir un militaire ? A travers son uniforme ou son comportement ? Comment définir une classe de maternelle ? Via le règlement de l’école ou ses enseignants et leurs classes ? On se focalise trop sur le capital économique d’autrui. Posséder une arme ne fait pas de toi un cow-boy, afficher une médaille ne fait pas de toi un champion… et une maison vide reste une maison vide.
Il y a quelques années, la Belgique subit une catastrophe écologique. Pepinster, Tilff, Chênée, Trooz, et d’autres lieux, deviennent le théâtre des inondations. L’artificialisation des sols est l’une des causes des inondations inarrêtables. Les sinistrés sont alors les victimes de la démesure des Hommes, toujours à prêts à vouloir contrôler terres et mers – ne parlons même pas de l’espace –.
A l’époque, j’avais du mal à voir certaines images : les bagnoles emportées par les eaux, les enfants sur les toits, le courant aux tons boueux…
Personne ne souhaite observer ses biens s’éloigner aussi brutalement.
Je n’imaginerai jamais ma maison dans cet état. Elle n’est rien sans ses composants, c’est-à-dire, ma famille et mes amis ! Si elle venait à disparaître, c’est une partie de ma chair qui serait scarifiée à vie.
Auteur : Bruno, 28 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.