C’est qu’une pute.
En primaire, j’ai utilisé cette insulte dans la cours de récré. Bien sûr, sans savoir ce qu’elle signifiait.
Le directeur m’a entendu et m’a ordonné de venir dans son bureau. J’ai du trouver le mot dans le dictionnaire et recopier plusieurs dizaines de fois sa définition. Mon souvenir est que ça disait que c’était une insulte, ça je l’avais compris mais ce que j’ignorais c’est que c’était un échange marchand de services sexuels contre de l’argent.
Et là je me souviens m’être dit que je ne voyais pas ce que ça avait de mal. Je veux ici vous parler du tabou de la sexualité et de celui du travail du sexe.
Pourquoi le sexe est-il si tabou ?
Comment peut-il habiter tout nos imaginaires sans qu’on puisse vraiment en parler ?
Pourquoi est-ce considéré comme une pratique à part ? L’est-ce vraiment ?
Je pense qu’on aurait tout à y gagner que d’ouvrir la discussion de lever le stigmate sur cette pratique. Pouvoir en parler, le pratiquer, l’étudier comme tout autre phénomène social pourrait sans doute nous en apprendre beaucoup sur le rapport de genre, la norme, l’hétéronormativité et tout simplement sur nous-même.
Aller à la rencontre de ces pratiques, leur laisser de l’espace dans nos réflexions et prises de décisions, pour comprendre notre propre rapport au corps et au sexe ?
Auteure : Messaline, 28 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.