Mon frère me dit « va prendre tes armes, c’est aujourd’hui que nous partons car c’est aujourd’hui que l’on gagne, que tu mets des liens à ton nom ».
Alors je suis l’odeur des flammes, et trouve vite le bataillon.
Voisins et autres sous l’oriflamme, tous défilant à l’unisson.
Et ces tambours qui retentissent me font me sentir si vivant.
Dans les maisons, des artifices et pris de cris assourdissants.
A la radio et dans les villes, chacun de nous est au courant.
C’est aujourd’hui que ça finit, que l’on déterre tous les serpents.
Alors qui suis-je pour refuser ? Je dois bien y participer.
Car le pillage et les jugements ne peuvent pas être ignorés.
C’est mon pays, je l’aime tant, je ferai tout pour le protéger.
Ce n’est pas vrai je n’ai pas peur, je ne fais que me protéger.
Et puis j’arrive devant l’église. Barbu en marbre me taisant.
Je repense à toutes ses folies, je prends conscience du goût du pays.
Autour de moi, rire et musique, mais le silence est écrasant.
Je me retourne, vois les sourires. Voilà une tornade de dents.
Et dans les fracas de poussières. Je vis un arrêt du temps.
Avec mon arme je ne peux que suivre, je ne suis plus moi-même maintenant.
Je suis l’histoire et la souffrance.
J’inflige comme on a infligé comme on infligera dans trente ans.
Suis la trace du sang, retrouve l’odeur de l’argent.
Ecoute l’histoire, piste le mal, tu retrouveras toujours l’homme blanc.
Quand la puissance et l’avarice trouvent support dans les pensées.
Plus de limites en barbarie, plus de lames non aiguisées.
Auteur : Pierre, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.