La peine est devenue trop grande pour être supportable
Chaque mouvement est une épreuve et chaque nouveau jour une aiguille perforant mon être de part en part
Plus rien ne me retient en ce monde rempli de haine et parsemé de folie
Les passions qui faisaient vibrer mon cœur de joie et d’amour le déchirent à présent de regrets et de tristesse
Mes souvenirs passés sont devenus l’expression d’un bien-être que je ne pourrai plus jamais ressentir
Mon tourbillon de questions s’est transformé en spirale de déception
Mes rêves d’enfant se sont évaporés en grandissant
Ma vie s’est effondrée comme un château de cartes
J’en suis devenu le spectateur calme, silencieux, insipide
J’ai tant donné aux autres sans jamais rien
recevoir de personne
Le geste que je m’interdisais est devenu une évidence
Je n’ai plus peur de ce qui m’attend mais de ce que je laisse
Comment serais-je vu ? Comme un homme ayant tout donné jusqu’à y laisser ses dernières forces ou un égoïste abonnant ses proches ?
Un crayon, du papier, un dernier mot d’amour
Aucun pourquoi, aucun comment, je ne saurais y répondre moi-même
Mes pensées se noircissent à mesure que mon geste se clarifie
Chaque battement de mon cœur est une aiguille que l’on enfonce en son sein
Je regarde une dernière fois dans le vide observant mon passé en ignorant mon avenir
Quand toute sa vie, on a aimé les autres plus qu’on ne s’est aimé soi-même, à la
fin, que reste-t-il de nous ?
Pas un pourquoi, pas un comment, juste un petit mot d’amour
Les questions s’accumulent à mesure que les réponses s’amenuisent
Le film de ma vie, de notre vie défile devant mes yeux embués de larmes
Les remords m’envahissent en même temps que la colère
Toutes mes absences viennent frapper à la porte de ma conscience
Je n’ai pas été assez présent pour celui qui a toujours été à mon écoute
Il était une part de ma personne, une part de mon entité
Je n’ai pas été capable de déceler les failles de celui dont j’étais le plus proche
Je cogne ma tête de toutes mes forces pour essayer d’en faire sortir tous mes regrets
Je voudrais te crier que mes reproches
étaient des « je tiens à toi » inavoués ;
Mes conseils des « je t’écoute » déguisés ;
Mes silences des « je t’aime » inaudibles
Aujourd’hui je donnerais tout ce que j’ai pour transformer l’implicite en cri du cœur mais ma bouche est incapable d’émettre le moindre son quand il n’y a plus personne pour l’entendre
Je refuse que la dernière image de notre histoire commune ne soit celle de ton corps seul
Ce soir je m’endormirai perdu et incontrôlable, demain je me réveillerai vide et inconsolable
Moi qui rêvait notre avenir, je ne peux accepter que notre futur doive se conjuguer au passé
Quand tout sa vie, on a aimé quelqu’un plus qu’il ne s’est aimé lui-même, à la fin que lui avons-nous donné ?
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Auteur : Corentin, 20 ans, Anderlecht
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.