Être un homme transgenre et gay. En voilà de quoi bousculer les normes de la société. Faire partie des deux ‘catégories’ hors de la norme apporte deux fois plus de difficulté dans la construction de soi et dans notre évolution. Deux coming-out en un : « J’ai été assigné fille à la naissance et je suis un homme transgenre ». D’accord, je suis perçu comme un homme dans la vie. On s’attend naturellement donc à ce que je tombe amoureux et sois en couple avec une fille. Pour citer ma maman, à l’annonce de mon homosexualité : « Mais… je ne comprends pas… tu te dis garçon, et tu aimes les garçons… je ne comprends plus rien ».
Evidemment, vu que je suis transgenre, je suis forcément hétéro. Comme si je l’avais choisi, de compliquer encore davantage ma vie. C’est tellement amusant de se faire cracher dessus dans la rue car on tient la main de son copain, avec plein de gens qui assistent à la scène sans rien voir, comme si c’était normal.
Le fait de n’avoir aucune attirance pour la gent féminine m’a longtemps ‘‘perturbé’’ au début de mon adolescence. Je me sentais garçon sans pouvoir réellement mettre un terme dessus. Parce que, si je suis attiré par les garçons… et bien, et bien c’est que je suis une fille. Mais je ne me suis jamais senti fille… Du coup, c’est quoi mon problème ? Pourquoi je ne rentre dans aucune case ? Pourquoi je n’arrive pas à trouver ma place ?
Tant d’auto-questionnements, et aucune réponse. Je n’avais aucun repère pour me construire.
Être un homme trans et gay, c’est aussi subir de la discrimination dans une recherche amoureuse et/ou sexuelle. Tous les hommes gays ne sont pas attirés par les hommes trans, et c’est souvent dur d’essuyer des refus à cause de ma transidentité.
Auteur : Eden, 23 ans, Liège
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.