À partir de quel niveau de changement physique est-on légitime d’exiger que les pronoms utilisés soient les bons ?
Ma mère essaie, elle fait de son mieux. C’est plus facile quand ma présentation valide mon sentiment…
Pour mon père, c’est plus compliqué. Il dit qu’il comprend, mais qu’à son âge, je dois comprendre que c’est difficile de changer les habitudes. Parfois, je me dis que je devrais l’appeler Nadine à chaque fois qu’il me mégenre, ça lui ferait les pieds…
Quant à ma belle-famille… Ils ne font pas l’effort. Ils n’ont jamais essayé. Je fais bonne figure, je souris et je rentre dans les jeux de mes enfants.
Certains jours, j’ai envie de crier, de tempêter, de ruer dans les brancards, de leur dire d’aller se faire voir.
Je suis moi, je l’ai toujours été, et refuser de le voir ne me changera pas, pas plus que supplier le soleil ne le fera se lever plus vite.
Mais n’est-ce pas un peu vain ? Je ne me sens pas chevalière de la Mancha, affrontant des moulins sur ma mule… Alors j’ignore, je pense à autre chose.
Si je voulais voir le verre à moitié plein, je dirais que j’apprends, à mes dépends, l’art subtil de s’en foutre.
Auteur : Anonyme, Libramont – Chevigny
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.