Quand on parle d’assuétudes, on parle de dépendances psychologiques et physiques à un produit quel qu’il soit (drogues, alcool…). Je tenais à vous expliquer la technique de base des dealers.
Vous passez du bon temps avec un groupe, avec quelqu’un, vous vous sentez de plus en plus en confiance. Au fur et à mesure, vous voyez le groupe consommer un produit tout en maîtrisant leur comportement acceptable. Ça ne vous fait pas peur. Ensuite, ils vous proposent de tester. Dans un premier temps, vous direz peut-être « non » et ils n’essayeront pas de vous convaincre. Le temps passe, ils vont vous en reproposer et vous direz « oui ». Ça y est, la destruction de votre vie est en marche.
Vous êtes désormais un revenu en plus pour eux. Ils vous dépanneront quotidiennement, de temps en temps. Ils veulent vous rendre accro pour s’assurer une source de revenu sûre. Vous êtes pris dans le mécanisme infernal. Vous êtes devenus leur produit. Vous les cherchez partout car ils ne vous entoureront plus, ils savent que vous viendrez à eux.
Vous allez vous ruiner financièrement, psychologiquement et financièrement. Si vous êtes une femme, vous allez peut-être commencer à vous prostituer en échange du produit. Vos amis commencent à vous lâcher, souvent, votre famille aussi. A quoi bon garder votre argent pour manger ? Vous n’avez plus faim. A quoi bon garder de l’argent pour vous divertir ? Vous n’avez plus l’énergie pour le faire. A quoi bon continuer vos études ? Vous n’avez plus de mémoire.
Vous zonez, vous maigrissez, vous manquez d’hygiène, vous manquez d’argent, alors vous volez car il vous faut toujours plus de produit. Un jour, vous vous rendez compte que vous vous êtes fait pipi dessus. Un deuxième jour, un troisième… vous êtes incontinent.
Vous croisez votre ancienne bande d’amis de l’école, vous baissez les yeux, vous avez honte de votre image. Vous avez ruiné votre santé mentale, votre condition physique, et votre portefeuille est vide.
*ndlr : Parfois, Scan-R partage la parole des personnes ayant plus de 30 ans. Elles écrivent au sein d’institutions en lutte contre la précarité.
Auteure : Stéphanie, 44 ans, Louvain-la-Neuve
CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R.