Pendant un an et demi, Amélia a eu une sale histoire et on ne peut pas appeler ça une histoire d’amour. Victime de celui qu’elle aimait, elle pense aujourd’hui à toutes les autres femmes qui sont deux fois prisonnières. Une première fois du virus, une seconde fois de leur gars.

Le confinement ce n’est pas chouette. On ne peut plus aller au cinéma, prendre un verre avec des copains, faire ses courses tranquillement ou seulement, bêtement, se balader en paix. Du haut de mes 20 ans, j’ai vécu un tout autre confinement qui, lui, a duré 1 an et demi. Livrée à moi-même, je tombe sous le charme d’un homme qui, au début, avait tout d’un gentleman. Il se présenta comme un héros, il m’a promis la lune et dans mon malheur… je l’ai cru.

L’oiseau était dans la cage. Interdiction de sortir, souffrances physique et mentale, surveillance constante, rabaissement et j’en passe. Aveuglée par ses moments de tendresse entre deux « personne d’autre que moi, jamais ne voudra de toi, Amélia » je ne vivais que par lui. Je restai car j’étais conditionnée, IL m’avait conditionnée. 

Certaines femmes le sont aussi, mais avant le confinement, elles avaient l’opportunité de s’aérer l’esprit. Aujourd’hui, je pense à toutes ces femmes qui, malgré elles, se retrouvent confinées avec leur bourreau. Ces femmes qui s’acharnent à éduquer leurs enfants du mieux qu’elles peuvent, qui malgré leur fatigue et la pression, s’occupent de leur maison comme des chefs et qui ne reçoivent jamais la reconnaissance qu’elles mériteraient. Je veux qu’on pense à elles car quand nous nous plaignons que le wifi bug, elle reçoivent une gifle pour une assiette mal rincée. 

A écouter aussi en podcast ici

Info en plus. Dans “Coronavirus en Belgique: les lignes d’écoute pour les victimes de violences conjugales sont saturées”, une dépêche de l’agence Belga publiée sur le site de la RTBF, on apprend que, depuis le début du confinement, le nombre d’appels passés au 0800/30.030 a doublé. Ce numéro est celui de Ecoute violence conjugale, disponible 7/24, il permet – gratuitement et dans l’anonymat – de parler de la situation. Parler, c’est un premier pas vers une solution.

Auteure : Amélia, 20 ans, namur

Cet article a été écrit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Et d’autres récits

Harcèlement, sexisme et société, un mélange explosif

Ce qui me révolte, c’est que les discriminations font de plus en plus partie du quotidien de chaque personne. Les personnes qui forment aujourd’hui des messages haineux ou qui, dans la vie de tous...

Un regard critique sur la 2e guerre mondiale et ses principaux acteurs

Les mains du miracle, de Joseph Kessel, est un roman paru en 1960 devenu un classique. Si cette histoire peut mener à de nombreux avis concernant le récit et ses messages, ma critique de ce livre...

Ce qui me désole le plus dans le cyberharcèlement

Ce qui me désole le plus dans le cyberharcèlement, c’est l’acceptation du phénomène. Que ce soit au niveau individuel ou sociétal, une fois que nous ne sommes pas directement concernés par une...

La valeur de l’argent

Quelle valeur donner à l'argent ? Trois réponses et différentes philosophie de vie. L’argent : primaire ou secondaire ?, Camille, 20 ans, Liège Pour moi, l’argent a toujours été secondaire. Bien...

Etre riche

Si j’étais riche, je ne sais pas ce que je ferais. Je voyagerais certainement, l’envie de faire le tour du monde a toujours été un rêve mais que faire après ?Je n’ai pas spécialement envie d’avoir...

Les centres fermés

Ici, je vais me référer aux centres fermés parce que j’ai des connaissances qui sont actuellement dans des centres fermés pour des raisons incompréhensibles. J’ai déjà eu à lire certaines revues sur...

LES PETITS AVIS, EPISODE 60

Dès le départ, Scan-R essaye de valoriser la parole de chacune et de chacun ! Parmi les textes que nous recevons, certains sont trop brefs pour faire l’objet d’un post, nous les rassemblons donc...

Pourquoi lire I was born for this ?

Le livre I was born for this de l'autrice anglaise Alice Oseman est paru le 3 mai 2018. La traduction française est sortie le 11 janvier 2023.C'est l'histoire d'Angel Rahimi, une jeune fille...

Poser ses limites, c’est avant tout lever ses limites

Je me sens libre quand je pose mes limites.Qu’est-ce que la liberté pour moi ?C’est quand je ne suis pas contrainte, obligée de faire quelque chose, lorsque j’ai le choix.Quand on est obligé de...

L’épargne

La vie est remplie de surprise. Sans l’épargne, nous vivons à risque. Cela peut créer de la frustration et de la peur de part de la personne. Par exemple, si la voiture tombe en panne et que nous...